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Risk Management: concepts de peur et de panique

Les décideurs français ont eu l’occasion de se préparer à l’arrivée du COVID 19 au travers de différentes étapes successives :

  • Expansion de la maladie sur le territoire chinois depuis décembre 2019 ;
  • Apparition en Europe avec la mise en quarantaine spectaculaire de l’Italie ;
  • Développement contenu puis plus rapide de la propagation du virus en France.

Pour autant, l’annonce du Président de la République le 12 mars 2020 de fermer les écoles, les collèges, les lycées et les universités constitue la traduction la plus concrète des effets de cette pandémie pour la population française.

Si jusqu’alors certains secteurs avaient été touchés et d’autres étaient protégés, dès le lundi 16 mars 2020, l’ensemble des acteurs économiques aura à gérer une situation de crise inédite liée au sujet universel qu’est la garde des enfants à domicile.

Dans ce contexte, la préparation des organisations à la gestion de crise pourrait être un critère déterminant dans leur capacité à poursuivre leur activité dans un premier temps, à survivre au ralentissement économique si celui-ci venait à se prolonger dans un second temps.

Pour autant, il ne faut pas céder à la panique. Lors d’une conférence « Impact Day » organisée à Lyon par l’EM Lyon le 12 mars 2020, ESCAIM Consulting a eu la chance d’écouter une intervention du professeur Christophe Haag à l’occasion de la sortie de son livre « La contagion émotionnelle » (éditions Albin Michel).

L’une des phrases issues de ce livre appartient à monsieur Fernando PARRADO, l’un des 16 rescapés du vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya qui s’est écrasé dans les Andes en 1972. Cette phrase est la suivante : « La peur nous sauve, la panique nous tue ! ».

Une parfaite illustration concernant la panique en est le jeudi noir connu par les bourses mondiales le 12 mars 2020. Un fondement rationnel, le développement pourtant attendu du COVID 19, va faire basculer dans l’irrationnel les opérateurs boursiers. Décuplée par la bulle spéculative latente, une prise de bénéfices somme toute classique deviendra un sauve-qui-peut général, entraînant un plongeon de plus de 10% de la plupart des places mondiales.

A contrario, certaines sociétés appliquant le principe de peur raisonnée auront anticipé et déjà organisé leur risk management. Elles disposent donc d’un temps d’avance qui leur permet de lancer rapidement certaines actions simples, d’initier leur plan de continuité d’activité et ainsi de libérer du temps pour traiter de sujets plus complexes qui échappent à leur contrôle telle une décision exécutive s’appliquant à l’ensemble d’un pays.

Ce sont généralement ces sociétés qui, au travers d’une communication de crise maîtrisée, sauront rassurer leurs employés et leurs partenaires économiques (clients, fournisseurs, banquiers), et ainsi casser la dynamique négative de la panique.

La panique paralyse. Passer dans l’action est le meilleur moyen de contrer la panique. Alors, tous à votre risk management !